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         La question se pose : pourquoi un prêtre, qui de plus  a fait profession monastique, se mêle t-il ainsi de tous ces problèmes d'actualité politique et sociale ? 

 

         Primo, en tant que prêtre, c'est à dire ambassadeur du Seigneur Jésus Christ, il  en va de mon devoir le plus impératif . Tout prêtre n'est-il pas pasteur du peuple qui lui est confié ?

         Secundo, après une vie effectivement contemplative, le Seigneur m'a arraché à mon doux désert avec Lui pour me projeter vers le désert spirituel de la planète jeunes. Et c'est ce peuple là qui  a été confié à mon coeur, par mes évêques successifs, et à travers eux, par le Seigneur.

             Dans sa solitude - j'en ai fait l'expérience - rien de la vie du monde n'est indifférent au moine.

          Les sujets abordés ici sont tous politiquement - et même dans une mesure moindre - ecclesiastiquement - incorrects, si ce n'est tabous. Mais c'est justement parce qu'ils sont habituellement relégués dans les oubliettes qu'il est urgent de les aborder. Franchement. Directement. Vigoureusement. On ne peut plus jouer la politique de l'autruche. Dire que tout va bien quand tout va très mal. Dire qu'il y a la paix quand on est en état de guerre.

 

          Je sais bien que cette franchise en choque quelques uns, mais faut-il se laisser paralyser par ces quelques uns ?

           Comment en effet, reveiller un pays de sa léthargie, sans d'abord le secouer d'une claque à l'eau glacée ? Et copmment soulever un peuple contre certaines horreurs sans d'abord les dénoncer ?

             Et si les milieux chrétiens fervents - c'est le cas de ces différents rassemblements - ne réagissent pas, qui donc réagira ? Si eux se taisent, les pierres devront crier. Si eux ne se remuent pas, qui donc bougera ? Et pour les motiver, il faut bien commencer par sensibiliser.

            Je préfèrerais, de loin, dans mes enseignements, comme dans mes livres,  me limiter à de beaux sujets de théologie spirituelle, ce qu'il m'est donné de faire par ailleurs - Dieu merci !

Mais alors, ma conscience ne me laisserait pas dormir tranquille. Sachant tout ce que je sais, je risquerais trop d'avoir du sang sur les mains lorsque - bientôt- le Seigneur me demandera de rendre compte de mon ministère sacerdotal sur les routes de mon pèlerinage terrestre.

            Tu le savais. Tu n'as rien dit . Pourquoi ? Pourquoi ? 

 

               (Daniel-Ange. Extrait du liminaire de :  SOS, la vie on la tue..  ed Jubilé-Emmanuel.)

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